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Jean​-​Paul Guimond, fournisseur officiel

by Maréemusique: Collection Héritage, volume 3

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francomplainte De magnifiques ornements. La légende à l'oeuvre ! Favorite track: Jeannette est bien malade.
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1.
Par un dimanche au soir, m’en allant voir la belle, Elle a les yeux si bleus et la bouche vermeille, Le bon vin m’endort et l’amour m’éveille. Elle a les yeux si bleus […] Comme il serait doux d'avoir un baiser d'elle, Mais encore plus doux de coucher avec elle Dans un beau lit blanc, couvertures en dentelle, Mais au milieu du lit, le galant et la belle. Ils feront de beaux enfants qui ressemblent à leur mère. Vers supplémentaires (non chantés lors de l’enregistrement) : Mais au pied du lit, c'est la vieille qui surveille. Ça lui fait rappeler de son jeune temps à elle Quand papa allait la voir pour dormir avec elle.
2.
Quand je reviens du cabaret, ma femme est fâchée contre moi ;(bis) Elle dit :—En plus du ménage, j'ai trois enfants présentement, Voilà tout mon partage. (bis) — J'ai trois enfants présentement, j'en placerai un au couvent, Un autre au séminaire, le troisième avec son père Pour lui verser à boire. À boire, à boire, mes bons amis, vous m'avez l'air tous endormis, Et moi je m’y réveille ; prends ton verre et moi le mien, Vidons cette bouteille. Enivrons-nous de ce bon vin, l-on en boira jusqu’à demain. Chérissons les fruits de la treille, passons de la vie à trépas, Caressons les bouteilles. Auparavant que de partir, il faut les vider, les remplir. Buvons tous à la ronde, à la santé de nos amis Et de les bons ivrognes. Voilà la fin de ma chanson, il faut vider verres et flacons. Buvons les verres à la rasade, à la santé de nos catins, De nos chers camarades.
3.
J'ai jamais eu de ma vie boire avec tant de plaisir ; Le vin et la compagnie sont auprès de mes désirs. Il me reste encore en tête une idée de ces conquêtes, Car il en décampera, car le vin nous manquera. Si jamais que l'on m'embarque dans un lieu si périlleux, Je conduirai mieux ma barque, pour moi j'me risquerais mieux. Les eaux de la mer sont grandes, il y a tout ce que le vent change, Sur la mer c’est bien certain qu’il ne faut compter sur rien. Car c'est à vous aut’ mesdames, nous allons faire une écot. Je construirai z-une cabane en me servant de ces billots. Je la ferai belle et grande, mais pas trop loin de la grange, Je construirai ce beau camp, devinez mes sentiments.
4.
Si vous voulez que je chante,  Versez-moi z-un verre de vin. (rép) Qu’il soit doux, oh ! qu’il m’enchante, Pourvu que l’amour nous rassemble. Ah ! ah ! ah ! ne me donnez pas, Si vous voulez que je chante, Ah ! ah ! ah ! ne me donnez pas, Jamais de l’eau entre les repas. (rép) Que l’on me verse à boire De ce bon vin nouveau ; Si je suis sur la terre, C’est pour vider verres z-et les pots. Allez vite à la cave Tirer du vin nouveau, Pour z-y remplir nos verres, Les bouteilles et les pots. La veillée est avancée, Faut penser à s’en aller. Il est grand temps que je parte Avant d’y marcher z- à quatre pattes. Le matin quand je m’y lève, Je suis tout friponné D’avoir vidé verres z-et bouteilles, De ce vin qui nous égaye. J’aimerais que ces rivières, Ces fontaines et ces ruisseaux, Viennent-y remplir nos verres, Les bouteilles z-et les pots.
5.
Vous voilà aujourd’hui,madame la mariée, | Avec votre mari pour passer votre vie. | (rép) Mariés tous les deux à l’autel devant Dieu, | Mariés pour la vie avec votre mari. | (rép) Avez-vous bien compris, madame la mariée, Avez-vous bien compris c’que l’curé vous a dit ? Fidèle à votre amant, de l’aimer tendrement, Fidèle à votre époux, de l’aimer comme vous. Vous n’irez plus au bal, madame la mariée, Vous n’irez plus au bal ni à ces assemblées. Vous resterez à la maison tandis que nous irons, Vous resterez au logis avec votre mari. Adieu palais du roi, lechâteau de ton père, Où c’t’as eu tant de joie et si peu de misère. Adieu plaisirs et joies pour une jeune fille comme toi, Adieu la liberté, te voilà mariée.
6.
J’ai t-une bouteille qui est bien vermeille,  Elle contient bien cinq ou six coups. (rép) Il faut la vider, la remplir, Mes chers amis, Auparavant que de partir(rép) Vous voireztoutes ces jeunes hôtesses Pleurer mon sort après mon départ Ils vous diront : — Tiens voilà l'homme Qui buvait tant, qui mangeait tant, Payait comptant, On n’aura plus de son argent. J'avais bien dit à mes trois frères Après ma mort de faire chanter mon sort. Vous choisirez quatre bons buveurs, Quatre bons mangeurs, quatre bons chanteurs Pour y chanter mon libéra. Voilà ma chanson qui s'achève, Mes chers amis, faut se réjouir. Je vous salue les mariés, Ma bien-aimée, la compagnie, Nous allons boire à vot' santé.
7.
Je r’viens de l’usine où ya des jolies filles(rép) Qui voudraient bien se marier avec le garçon du fermier. (rép) La belle s’en va chez son père, c’était pour aller le voire : — Bonjour l’hôtesse du logis, le beau fermier s’rait-il ici ? — Le beau fermier, répondit-elle, i’est bien ici, chère demoiselle ; Il est là-haut à mettre ses habits, montez, vous parlerez à lui. — Eh bien, voici votre servante, c’est à genoux que je vous l’demande : Je suis venu vous demander si vous voulez me marier. — Vous marier, répondit-ile, pour un berger qui n’est pas riche, Vous y portez trop de frisons, cela surprendrait les moutons. Vous y portez trop de dentelles, ça ferait peur à mes agnelles, Vous y portez trop de jupons, ça surprendrait les colons. Vous y portez trop de toilettes, tout ça, c’est bien pour une princesse, Vous y roulez l’carrosse doré, de vous épouser, je suis effrayé.
8.
Ma maitresse est belle,  Elle a su charmer mon cœur, (rép) Mon cœur est fidèle, J’en suis le vainqueur. Gardons la mémoire ces jolis chants d’oiseaux, Fêtons la gloire de tous ces rivaux, Et chantons la victoire des amants nouveaux. (rép) Jamais ni père, ni mère, Ni aucun de mes parents Puissent m’empêcher D’aimer tendrement. Ma maitresse me gronde, Ell’ dit que je bois trop de vin, Que pour elle et tout le monde, Elle a bien du chagrin. Quand nous sommes à la table, Le verre à la main, Y’a rien d’plus agréable Que notre entretien. Le long du rivage, Les amants pleuraient ; Dans le vert bocage, Les oiseaux chantaient. Des ivrognes à table, Ils s’enivrent souvent ; Des bouteilles agréables Qui n’durent pas longtemps. Veillez sur nos âmes Et buvons d’ce bon vin : Pour éteindre ces flammes, Nous boirons sans fin. Qu’on me verse à boire [Mais] du vin à grands coups ; Qu’on m’y verse à la ronde, Amis, divertissons-nous !
9.
Le chien 02:24
Mon frère Alain s’est acheté un chien,  C’tait pas sans n’avoir de besoin. (rép) I’a [a]cheté l’chien sus l’Père Nazaire Pensant qu’il s’rait pas trop bête : I’ ‘i-a dit qu’i’était ben bon  [Pour] courir les chats autour d’la maison. (rép) Le p’tit chien était pas ben fin, Allait manger les poules sus l’voisin. Sous la moissonneuse-lieuse, I’a mangé les poules couveuses, I’a mangé toutes les poulets, Ça f’ra d’la rareté aux Anglais. (couplet non chanté) Le voisin s’en est aperçu, [Qu’] plusieurs poules avaient disparu. Il a vu qu’mon frère Alain S’était acheté un nouveau chien, Il dit : — Tu vas m’payer tout ça, Ton chien est pire que les rats ! Cette histoire-là finit pas comme ça, Le chien y a fait ben d’autres dégâts. I’est allé chez le berger Mario Qui gardait des jeunes agneaux ; Le chien après y avoir goûté, À chaque soir i’allait n’en manger. L’berger Mario découragé De voir tous ses agneaux mangés. C’était là toute son avoire : Ses moutons pis sa p’tite terre. I dit : — M’en vas revendre tout ça Pis j’vas r’tourn[er] à Saint-Jean-d’Matha   Le printemps vient d’arriver Les vaches [sont] au pacage pour l’été. Le p’tit chien qui tombe en rage Pis i’a sauté dans le pacage, À courir les veaux, les vaches, les taures, Que l’voisin i’en trouve partout, morts. Le voisin était bien fâché, I’dit : — C’t’un fusil j’m’en vas m’acheter ! J’vas m’cacher derrière la grange Pis j’vas z-attendre qu’il se présente ; Dès que j’le vois z-arriver, J’vas l’tirer, faut pas l’manquer. Mon p’tit frère tout en colère D’avoir eu un chien qui a coûté si cher : — Si c’était à refaire, J’laisserais le chien susl’père Nazaire, J’achet’r[ais] un ch’val p[is] un p’tit buggy, Ça coûte moins cher qu’un chien enragé.
10.
Chez nous z-étions garçons, garçons z-à marier, (rép) Qui allaient voir les filles le soir après souper. La bombi, derli, derlo, La rimbombi, la derli, la derlo.(rép) Qui allaient voir les filles […] J’aperçus la bonne femme, dans l’coin d’la cheminée. Elle dit : — Entrez, mon beau, entrez donc vous chauffer. — Ce n’est point vous, la vieille, qui m’avez emmené, C’est vot’ fille la cadette, savoir si je l’aurai. — Ma fille n’est point faite pour un aventurier : A des peignes plein la tête et des cheveuxlong dos ; Elle a la galle aux fesseset les jarrets foireaux ; Le ventre lui grossit, [pis] elle a mal dans le dos Et l-on verra bientôt ses deux petits jumeaux.
11.
C’est à la claire fontaine, auprès du château du roi, (rép) Sont venues trois jolies filles s’y baigner auprès de moi. La celle que mon cœur désire,  Par amour, rendez-moi la.  (rép) Sont venues trois jolies filles […] La plus jeune, ma maîtresse : — Ma mignonnette, embrasse-moi. — Comment veux-tu [qu’]je t’embrasse, toi qui es si loin de moi ? Il la prit par sa main blanche : — Et venez auprès de moi. En la prenant sa main blanche, l’anneau d’or fut mis au doigt. Il la prend par sa […] Tout en lui disant : — La belle, tu te souviendras de moi. Toi tu serviras lareine, moi j’servirai z-au cabaret, Toi tu serviras la reine, moi je servirai le roi, Et c’est dans ce beau palais que tu coucheras z-avec moi.
12.
Il faut prendre un instant pour parler d’amourette. (rép) Jeannette s’en va t-au bois pour cueillir des noisettes. Parler d’amour, boire à son tour. Boire à son tan tire lire,  Boire à son tour lourlour, (rép) Boire à son tour.  Jeannette s’en va […] En cueillit trop longtemps, sans savoir où les mettre. Un chasseur de ces bois la reconduit chez elle. Une fois rendus chez elle : — Allumez la chandelle. Grand vent du nord se lève et souffle la chandelle, Les voilà tous les deux, les deux dans les ténèbres. — Ne craignez point, la belle, je vous serai fidèle ; Si vous craignez, la bell’, j’rallum’rai la chandelle.
13.
Madeleine a mal à son genou. Son g’nou rougeaud, Sa jambe bien faite, Son pied si mignon, À son pied dit-on si mignon, Madeleine, À son pied dit-on si mignon, Madelon. Madeleine a mal à sa cuisse. Sa cuisse grassette Son g’nou rougeaud, Sa jambe bien faite, Son pied si mignon, À son pied dit-on si mignon, Madeleine, À son pied dit-on si mignon, Madelon. Madeleine a mal à son ventre. Le ventre lui grossit, Sa cuisse grassette, […] Madeleine a mal à l’estomac. L’estomac rabattu, Le ventre lui grossit, […] Madeleine a mal à son bras. Son bras décharné, L’estomac rabattu, […] Madeleine a mal à son cou. Son cou maigrichon, Son bras décharné, […] Madeleine a mal à son nez. Son nez crochu, Son cou maigrichon, Son bras décharné, […] Couplet non chanté Madeleine a mal aux oreilles. Ses oreilles écartées, Son nez crochu, Son cou maigrichon, […] Madeleine a mal à son front. Son front bosselé, Les oreilles écartées, Son nez crochu, […] Madeleine a mal au principal. Faut prendre garde à son principal. Sa tête est pouilleuse, Son front bosselé, Les oreilles écartées, Son nez crochu, Son cou maigrichon, Son bras décharné, L’estomac rabattu, Le ventre lui grossit, Sa cuisse grassette, Son g’nourougeaud, Sa jambe bien faite, Son pied si mignon, À son pied dit-on si mignon, Madeleine, À son pied dit-on si mignon, Madelon.
14.
Par derrière chez mon père, dedans les bois, (rép) Les lauriers sont fleuris,dedans les bois, jolie blonde, Les lauriers sont fleuris,dedans les bois jolis.(rép) Tous les oiseaux du monde, […] ils viennent y faire leur nid. […] La caille, la tourterelle et la jolie perdrix. Ils chantent pour les belles qui n’ont point de maris. Ils ne chantent pas pour moi, car j’en ai t-un joli. Il n’est point dans la danse, les Hollandais l’ont pris. — Que donneriez-vous, belle,pour le revoir ici ? — Je donnerais Versailles, Paris et Saint-Denis, La tour de Babyloneet l’clocher d’mon pays, Et la claire fontainede mon jardin fleuri.
15.
— Rossignolet des bois, rossignolet sauvage, Apprends-moi ton langage, apprends-moi z-à parler, Montre-moi la manière qu'il faut faire pour aimer. — Les manièresqu’il faut faire, je m'en vais te les dire : C'est d'aller voir les filles le soir et de leur parler, De leur faire la promesse de toujours les aimer. — On dit partout, mi’onne, que vous avez des pommes, Des jolies pommes d’amoure, me permetteriez-vous Que j’y mettrais la main sur une pomme de votre jardin. — Vous n’êtes point cet homme qui toucherez z-à mes pommes. Apportez-moi la lune et l’soleil à la main, Et vous aurez mes pommes qu’il y a dedans mon jardin. Beau galant s’en allant sur la plus haute montagne : — La lune est bien trop haute, et l’soleil est trop loin. La chose est impossible, la belle le savait bien. — J'ai passé, repassé, tout près de votre porte ; Devant les portes closes, ah ! oui, belle, je le vois, Vous en aimez un autre, ah ! oui, belle, que moi. — Car si j'en aime un autre, ce n'est point d'tes affaires ; Il est ni beau, ni riche, ni plus charmant que toi, Si l'amour te tourmente, galant, retire-toi. — S'il faut que j'me retire, rendez-moi monmouchoire. — Il est en haut dans ma chambre, au chevet de mon lit, Jour et nuit quand j'y pense, je pleure et je m’ennuie.   — Il n'est plus temps, la belle, de regretter ces choses : Par un dimanche au soir, vous m'avez refusé, Il n'est plus temps, la belle, de me faire demander. Car si je dois partir, rendez-moi donc mes gages. — Vos gages ils sont au ver’-e bocage, [en]tourés de feuillages ; Va les chercher si tu les veux, je rends mon cœur à Dieu.
16.
Moi je suis mal marié, J’en ai du r’gret dans l’âme, Ah ! oui, si je le pouvais, J’me démarirerais. J’[ai] épousé sans doute une femme Qui est plus forte que moi Et qui me mène le bon branle Quand je reviens du cabaret. — Ah ! d’où viens-tu, coquin ? Tu reviens de la débauche Où tu passes le temps À boire tout ton argent. Tu f’rais mieux dans ta boutique À y forger de tout, Tu aurais plus de pratique Que d’être ici, et toujours saoul. — Si j’étais célibataire, Je m’en irais z-en guerre, En guerre, au régiment, J’y passerais mon temps. — Ah ! qu’iras-tu faire en guerre ? Puisque ta femme te bat, Puisque tu n’es point bon homme, Tu s’rais pas meilleur soldat. — J’vais donc rester z-ici Bien assis z-à la table ; Avec tous mes amis, J’ai le cœur tout réjoui. Et que l’on remplisse mon verre Pour saluer la compagnie, Et j’en veux tout plein mon verre, Pour boire ici avec mes amis.
17.
Vous, jeune fille, vous êtes point sage, Vous avez laissé votre cœur en gage, Vous l’avez laissé à ce jeune berger Pis vous en r’venez, pis vous en r’venez, Je vois bien par votre marché, que vous en r’venez(rép) Je n’ai pas laissé mon cœur en gage, Je ne comprends pas votre langage, Je l’ai pas laissé à ce jeune berger Pis vous vous trompez, pis vous vous trompez, Je vois bien par votre parler que vous vous trompez. L’autre soir, dans le champ de fraises, Vous étiez étendue par terre, Votre cavalier qui était recourbé, Pis vous en r’venez, pis vous en r’venez, Je vois bien par votre marché que vous en r’venez. L’autre soir, dans le champ de fraises, J’étais tombé sus’l’derrière Mon cavalier qui m’a relevée, Pis vous vous trompez, pis vous vous trompez, Je vois bien par votre parler que vous vous trompez. L’autre jour dans le vert bocage, Vous étiez avec votre ami Charles, Votre jupe était retroussée, Pis vous en r’venez, pis vous en r’venez, Je vois bien par votre marché que vous en r’venez. L’autre jour dans le vert bocage, Nous ramassions des fruits sauvages, Mon tablier a servi d’panier, Pis vous vous trompez, pis vous vous trompez, Je vois bien par votre parler que vous vous trompez. L’autre soir sur la fougère, Vous étiez renversée en arrière, Votre brassière était dégrafée, Pis vous en r’venez, pis vous en r’venez, Je vois bien par votre marché que vous en r’venez. L’autre soir sur la fougère, J’étais pas tombée la première, Y’en a ben d’autres qui auraient pu tomber, Pis vous vous trompez, pis vous vous trompez, Je vois bien par votre parler que vous vous trompez. Votre jarretière était couleur de rose, Ce qui me fit remarquer la chose Votre corset était tout délacé, Pis vous en r’venez, pis vous en r’venez, Je vois bien par votre marché que vous en r’venez, Si mon corset se délace, C’est la chaleur d’été qui m’accable, En chaleur d’été, faut bien se délacer, Pis vous vous trompez, pis vous vous trompez, Je vois bien par votre parler que vous vous trompez. Les chaleurs d’été ne sont pas si fortes, Pour que vous vous délaciez de la sorte, C’est qu’vous aimez à nous les montrer, Pis vous en r’venez, pis vous en r’venez, Je vois bien par votre marché que vous en r’venez. Très cher Jean-Paul, ami sincère, Si les femmes aiment bien ouvrir leur brassière, C’est p’t-être que les hommes aiment bien regarder, Pis vous comprenez, pis vous comprenez, Je vois bien par votre parler que vous concédez.
18.
— Rossignolet sauvage, le roi des amoureux, Voudrais-tu bien, pour me faire un voyage, Voudrais-tu bien m’apporter un message ? Rossignolet prend l’message, à la belle il l’apporta : — Si vous dormez, réveillez-vous la belle, N’pensez-vous pas à l’amant qui vous aime ? — Non je ne dors et ni ne sommeille, Je pense à mon amant fidèle. La belle se lève, allume la chandelle et la porte s’en va t-ouvrir, Elle regardait du côté de la plaine, Elle n’a rien vu qu’un beau et clair de lune. — Je suis z-ici venu vous dire que je vais te marier. — Je l’avais bien entendu dire Que vous étiez un amuseur de filles. — Un amuseur de filles oh ! non, je ne le suis pas : Je suis ici pour chanter et pour rire Et pour savoir le sentiment des filles. — Le sentiment des filles, c’est difficile à savoir : Venez ce soir, elles diront je vous aime, R’venez demain, ça n’sera plus de même.
19.
C’était une bergère en gardant ses moutons, (rép) Le gros loup dans l’p’tit bois noire qui veut manger ses p’tits[turlutte] Le gros loup dans l’p’tit bois noire, qui veut manger ses p’tits moutons. (rép) Je m’en vais z-à la chasse, à la chasse au loup, Caché derrière un arbre pour y mieux tirer […] Caché derrière un arbre pour y mieux tirer mon coup. C’était une jardinière en plantant ses oignons, Son amant vient par derrière et lui a vu son […] Son amant vient par derrière, lui a vu son blanc jupon. Beau galant si tu t’en vantes, tu n’es qu’un menteur, Car si tu as vu ma jambe, tu n’as point vu mon […] Car si tu as vu ma jambe, tu n’as pas vu mon cœur. J’ai rêvé cette nuit à ma chère Rosalie, Car avec sa belle main blanche, est venue branler mon […] Car avec sa belle main blanche, est venue branler mon lit. Je la prends, je la cante, la couche sur le lit, Et sur sa bouche vermeille, j’ai pris un […] Et sur sa bouche vermeille, un doux baiser j’ai pris. Depuis le temps qu’nous sommes ensemble et que nous vivons heureux, Car j’ne peux m’en empêcher d’lui montrer mon […] Car je n’ peux m’en empêcher de lui montrer mon amour.
20.
J’ai rêvé cette nuit Que je tenais dans mes bras Ma bien-aimée chérie : Le beau rêve que voilà ! La belle en vous aimant, | Perdrerai-je mes peines ? | Moi qui vous aime tant, | (rép) Perdrerai-je mon temps ? | Chaque soir en m’endormant, Je rêve d’un doux baiser Et que nous soyons amants : Je ne veux plus m’réveiller. Je pense à vous et moi À toute heure de la journée, Et puis quand je vous vois, Mon cœur est chaviré. Il suffirait d’une fois De pouvoir vous rencontrer Et que vous voyez en moi Un amant bien-aimé. Cette belle chanson d’amour, À défaut d’vous parler, En espérant qu’un jour Vous puissiez l’écouter. Des belles nuits de rêve, J’en ai souvent passées, Mais cette jolie bergère, Je l’ai jamais trouvée. Qui a fait cette chanson ? Moi-même et mon garçon. Si elle vous fait plaisir, Vous aurez qu’à l’applaudir.
21.
Jeannette est bien malade, les voici, les voilà, tralalala, Jeannette est bien malade, en danger de mourir. [Répondeurs :] Les voici, les voilà, En danger de mourir. Son ami va la voire : […] — Te laisseras-tu mourir ? — Oh ! non, répondit-elle, je ne veux pas mourir. Qu’on apporte ma flûte, et mon tambour joli Pour jouer t-une mélodie, et chasser les ennuis. Chez mon père, y’a trois filles, trois filles à marier. Mais y’en a deux qui chantent et l’autre qui gémit. — Pourquoi gémir la belle ? Nous sommes tous réjouis. [vers non chanté] Chantez, chantez, la belle, nous chanterons aussi. Qu’on m’apporte ma musette, mon flageolet aussi, Pour jouer des ballades aux amants sans soucis. — Les amants sans soucis, me dit-elle, ils sont bien loin d’ici : Ils sont à la caserneaprès se divertir, Vidant les pots z-et pintes, vidant les verres aussi.
22.
Du temps que j’allais voir les filles,  J’avais toujours de l’argent.  (rép) Ils me faisaient tous bonne mine  Pour s’attirer des présents.  (rép) Pas d’argent que vais-je faire ? Je le vois bien z-à présent : Y a plus d’amis en ce monde  Quand un homme [n’]a plus d’argent. (rép) Nous voilà z-à la grocerie À me faire une épicerie. Arrivé devant le caissier : — Pis as-tu d’l’argent pour payer ? Nous voilà dans une grande salle, Dans une grande salle après danser. Voilà le commis qui s’avance : -As-tu d’l’argent pour payer ? Me voilà z-au restaurant, Au restaurant pour manger. La servante qui s’avance : — As-tu d’l’argent pour payer ? Nous voilà dans une auberge, Dans une auberge après fêter. Voilà la chicane qui commence Et la police vient nous chercher. Nous voilà dans une cellule, Dans une cellule bien renfermée. Tous nos amis qui viennent nous voir, I’ont pas d’argent pour cautionner.
23.
Ah ! c’était un jeune galant S’en allant voir sa maitresse, Et il s’en va t-à sa fenêtre, C’est pour lui conter son amour. (rép) — Réveillez-vous, belle endormie,  Réveillez-vous car il est jour. (rép) Prêtez l’oreille à la fenêtre, Vous entendrez parler d’amour. (rép) — Qui est cette voix qui me parle Et qui m’empêche de dormir ? — C’est votre amant, charmante belle, Qui vient pour causer avec vous. Demandez donc à vos parents S’ils veulent qu’on se marie ou non ? S’ils ne veulent pas, qu’ils nous le disent : Je m’en irai au fond des bois. Son père assis à son bureau, À m’écrire ces vilains mots : — Mon cher galant, tu dois partir Et de n’plus jamais y revenir. — Je m’en irai en ermitage Finir mes jours loin de son cœur : Ma nourriture sera de l’herbage Et mon breuvage sera mes pleurs.
24.
Je vous le dis qu’j'ai voyagé  Dans tous les pays étrangers, (rép) C’est dans les ports des océans, Y’avait des rats c’est effrayant, Ah ! des rats, des p’tits rats, des gros rats, des moyens rats, toute sorte de rats, Parlons des rats, encore des rats, rien que des rats, toujours des rats, Y’en a des rats, y’en a des rats, comme on dit à Ottawa. (rép) Nous sommes allés dans les chantiers, C’était pour aller hiverner ; On s’est aperçu tout d’un coup Qu’on s’faisait manger par les poux, Ouh ! des poux, des p’tits poux, des gros poux, des moyens poux, toute sorte de poux, Parlons des poux, encore des poux, rien que des poux, toujours des poux, Y’en a des poux y’en a des poux, y’en a pas tant qu’ça chez-nous. On est allés à l’Île Hawaïenne, C’était pour passer [u]ne fin d’semaine ; On fait sonner les mandolines, On dansait avec des belles grosses filles, Oh ! des filles, des p’tites filles, des grosses filles, des moyennes filles, toute sorte de filles, Parlons des filles, encore des filles, rien que des filles, toujours des filles, Y’en a des filles, y’en a des filles, partout dans nos grandes villes. C’est dans la belle saison d’été, Les oiseaux font rien que chanter. Quand vous entendez ces refrains, Les beaux gars d’la Mattawin, Ah ! des gars, des p’tits gars, des gros gars, des moyens gars, toute sorte de gars, Parlons des gars, encore des gars, rien que des gars, toujours des gars, Y’en a des gars, y’en a des gars, partout dans l’Canada. C’est dans le parc des Algonquins, On s’fait piquer par les maringouins ; On est grillé comme des jambons, On s’fait dévorer par les taons, On ! des taons, des p’tits taons, des gros taons, des moyens taons, toute sorts de taons, Parlons des taons, encore des taons, rien que des taons, toujours des taons, Y’en a des taons, y’en a des taons, partout dans nos régions. En arrivant dans nos montagnes Avec une jolie compagne, J’achète des vaches avec la ferme De mon père, avec le patrimoine, Des vaches, des p’tites vaches, des grosses vaches, des moyennes vaches, toute sorte de vaches, Parlons des vaches, encore des vaches, rien que des vaches, toujours des vaches, J’aurai des vaches, j’aurai des vaches, pour faire mon beurre sur place.
25.
Ah ! c’est en Amérique, il faut pas avoir peur, C’est un lieu de supplice pour ces jeunes voyageurs. Ah ! que c’est ennuyant dans ces bois éloignés, À [y] travailler durement, là-bas dans ces chantiers. Il faut que je vous l’dise, de ma blonde je m’ennuie, De mon père et d’ma mère ainsi qu’tous mes amis. Quand je regarde le ciel du côté d’mon pays, Cela redouble mes peines, mes peine’ et mes ennuis. Oh ! que l’papier est rare dans ce beau Canada, Surtout l’papier à lettres, ma blonde ne m’écrit pas. J’voudrais z-être auprès d’elle, auprès de ma chérie, J’lui conterais mes peines,mes chagrins, mes ennuis. À vous aut’, jeunes filles, prenez garde aux mauvais gars, Aux amuseurs de filles, après,z-ils vous laissent là ; Dans les petits coins noirs, ils veulent vous emmener, C’est pour vous faire accroire qu’ils veulent vous épouser. À vous, mères de famille, prenez bien garde à ça, Laisser sortir vos filles avec toutes sortes de gars ; Ils vous ont l’air tranquille quand ils sont devant vous, Mais ils caressent vos filles sitôt sortis d’chez vous. Qui’a fait cett’ chansonnette, c’est moi, jeune voyageur, Assis dans ma chambrette, ayant d’la peine au cœur. C’est la fin d’la rengaine, c’est la fin d’la chanson, Ce qui m’f’rait plus de peine, ça s’raitd’mourir vieux garçon.

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Jean-Paul Guimond est un porteur de tradition exceptionnel. À 82 ans, Jean-Paul a une mémoire phénoménale. Il conserve des centaines de chansons qu’il tient principalement de son père Hormidas Guimond, de sa mère Alice Chénard et de ses voisins et amis. Quiconque rencontre Jean-Paul et l’entend chanter perçoit immédiatement toute l’énergie qui anime cet homme dans son désir de transmettre aux autres ce qu’il a appris. Natif de Wotton dans les Cantons de l’est, Jean-Paul a rythmé son travail à la ferme familiale avec ses chansons. Au fil des années, Jean-Paul est devenu une référence de la chanson traditionnelle québécoise. C’est ainsi que de nombreux chanteurs et groupes musicaux sont venus le rencontrer, pour apprendre, avec lui, les chansons qu’ils ont fait paraitre sur leurs albums. Jean-Paul a le souci du détail et depuis quelques années, il se présente comme un «réparateur» de chanson. «Une chanson peut s’être brisée en voyageant d’une oreille à l’autre». Il aime que l’histoire d’une chanson se tienne et c’est pourquoi il ajoute, sans gène, un couplet manquant, corrige une rime, ou adapte un texte selon une logique inspirée de sa grande connaissance du répertoire traditionnel québécois.
Maréemusique est fier de présenter, en collaboration avec le Centre de valorisation du patrimoine vivant, quelques-uns des trésors de M. Guimond. Cet album fait suite au concert « Hommage à Jean-Paul Guimond » tenu au Musée de la civilisation, en janvier 2015.
(Denis Maheux)

credits

released July 1, 2015

Concepteur et réalisateur: l'équipe de Maréemusique
Collaborateur : Centre de valorisation du patrimoine vivant
Répondeurs: Les chanteurs de l'Atelier de chant traditionnel de Québec
Photos : Claudine Dorval, Solène Hervé et Denis Maheux
Textes et commentaires : Robert Bouthillier et Denis Maheux
Prise de son et mixage: Sabin Jacques

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Maréemusique - de Souches à Oreilles Québec

Terreau du fameux Camp de Souches à Oreilles, des Veillées de Bellechasse et du Jam Trad de Lévis, Maréemusique est un organisme à but non lucratif visant la promotion, la diffusion et la mise en valeur de la musique et la danse traditionnelles québécoise. ... more

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